Découvrez toutes les fiches pratiques sur l'application:

Hortilio
Image description fiche pratique

Jardiner sur son balcon

Même sans espace en pleine terre, il est possible de goûter au plaisir du jardinage, de la récolte d'aromatiques, fruits et légumes, en favorisant la biodiversité. Les balcons et terrasses ont tout de même certaines spécificités à ne pas oublier pour maintenir ses plantes en forme olympique ! Choix des pots, gestion de l'arrosage, utilisation de l'espace, vie du sol... Sont autant de thématiques à prendre en compte !

Quels pots ?


C'est la principale caractéristique du jardin de balcon : la culture se fait en pot! Comment bien choisir son matériau, sa forme et sa dimension ? Une première réponse évidente : cela dépend des espèces que vous souhaitez planter ! La profondeur des racines, la résistance aux fortes ou faibles températures, le besoin d'arrosage... diffèrent énormément. Si l'on veut avoir une utilisation optimale de l'espace, on privilegera les formes rectangulaires.


Le matériau d'un pot a une influence sur son apparence visuelle, sur sa résistance mécanique, mais surtout sur son poids, sa porosité à l'eau et à l'air et son rôle de régulateur thermique. La porosité à l'air va définir à quel point les racines pourront respirer. Un pot poreux à l'eau nécessitera plus d'arrosages mais provoquera moins de problèmes liés à une trop grande humidité. La régulation thermique est la capacité d'un materiau à lisser les écarts de température et donc la sensibilité au gel et aux canicules par exemple.

Métal:

Souvent utilisé pour son apparence élégante, le métal est résistant aux chocs et plutôt léger. En revanche, il est imperméable à l'eau et à l'air, et est un très mauvais régulateur de température. C'est pourquoi il est plutôt utilisé en tant que cache pot.

Plastique:

De couleurs infiniment varié, le plastique est plutôt resistant aux chocs même s'il devient plus cassant avec le temps. C'est le plus léger des matériaux. Il est étanche à l'eau et à l'air et est un mauvais régulateur thermique. Ajouté à cela son côté peu écologique, il est plutôt à éviter.

Bois:

Materiau bio-sourcé de référence, il est trés résistant aux chocs mais peu s'avérer lourd. Il est perméable à l'eau et à l'air, mais devra être une essence non putrescible (ou avoir subi le bon traitement). C'est aussi un bon isolant et régulateur thermique. Attention cependant, l'utilisation de bache étanche ou d'enduit lui fait évidemment perdre son côté poreux.

Terre cuite:

L'incontournable des jardins, la terre cuite est sensible aux chocs et au gel si le pot est imbibé d'eau. Assez lourd, ce matériau est, comme le bois, perméable à l'eau et à l'air, et c'est un très bon régulateur thermique. Écologique par excellence, il peut être réalisé chez soi.

Gestion de l'eau


L'arrosage est une problématique essentielle des jardins sur balcon. En effet, par rapport à la pleine terre, les pots ont une plus grande surface de contact avec l’extérieur, et ce d'autant plus que le pot a un faible volume. Les sols et plantes y sont donc plus sensibles aux extremums de température: évaporation plus grande, gel plus rapide... On ajoutera à ces constatations que les balcons sont généralement très minéraux et réchauffent d'autant plus l'air environnant. De plus, placé en hauteur, on y trouvera plus facilement du vent qui participe à assécher la terre en surface. Le paillage est donc fondamental pour limiter l'assèchement. Voici quelques autres pratiques pour limiter ces effets:

Arrosage occasionnel :

De manière générale, il est préférable d'arroser le soir pour limiter l'évaporation en journée. En cas de sol trop sec, arroser en deux fois : une première fois pour humidifier la surface, la deuxième fois pour imbiber en profondeur. Si la motte reste sèche, trempez tout le pot dans une bassine d'eau pour réaliser un arrosage par capillarité. Il est préférable d'arroser moins souvent mais en profondeur, plutôt que régulièrement mais en surface: le développement des racines en profondeur est facilité.

Arrosage en continu:

Des techniques assez simples permettent un arrosage en continu, ou un minimum automatisé. La première est simplement de retourner une bouteille proche du pied d'une plante pour que l'eau diffuse vers les racines. On peut l'appliquer pour des periodes d'abscence asez courte (2-3 jours). Une version améliorée est le "Solar dripper": la bouteille est reliée à un tuyau pourun arrsage plus homogène et en profondeur. La bouteille doit rester fermée: quand il fait chaud, l'air se dilate et l'arrosage est plus abondant !


Les pots de terre-cuite enterrés (Oyas) permettent de diffuser l'eau doucement et en profondeur. L'eau s'évapore moins vite que en utilisant une bouteille de surface, et toute la surface du pot permet la diffusion de l'eau. Un Oyas de 10 litres permet d'arroser environ 1 m2 (selon la composition du sol).


La mise en place d'un goutte à goutte permet d'apporter en surface une quantité d'eau juste nécessaire: cela permet une économie, mais impose une logiqtique importante: tuyaux, accès à de l'eau sous pression...

Et aussi...


La culture en pot est très peu favorble à la vie du sol. Sans apport régulier, il va se minéraliser et mourir. Pour y remédier, on peut utiliser du jus de lombricomposteur dilué. Il est possible aussi de pratiquer le compost de surface: les déchets organiques sont placés entre la surface de la terre et la couche de paillage. En ensemençant au début les jardinières avec des vers de terre, le sol reste vivant. Si le bac est suffisament grand, on peut aussi choisir une structure en "Keyhole garden".


La particularité d'un bacon est l'espace limité: vous avez tout intérêt à optimiser, et notamment utiliser la dimension verticale: treillis, plantes de hauteur différentes, pots suspendus.. Vous garderez ainsi de la place au sol pour circuler. Cela permet aussi de couvrir les murs du bâtiment et donc d'augmenter la régulation en température de l'habitat.


Attention aussi au poids total de vos installations: la terre pèse lourd, d'autant plus quand elle est gorgée d'eau et que vos légumes sont abondants :)
Un balcon construit après 1986 est prévu pour supporter 350 kg/m2 selon les normes.

Sources


"Mon balcon en permaculture", de Hervé Chabert
Gerbeaud, choisir son pot. "Solar dripper" Permaculture Design, les oyas. Travaux Deco Habitat, charge max balcons.